Cette meulière a été découverte de façon fortuite en 2011 par M. Claude Bianciotto propriétaire d’un mazet situé à proximité de la carrière. A partir de 2012, l’association « Pierre sèche et garrigue de Caveirac » a entrepris la mise en valeur du site en conduisant des opérations de débroussaillage et quelques visites.
La carrière de meules est située sur l’Est de la commune. Elle présente un front de taille orienté Nord-Sud de 200 mètres, de très belles ébauches de meules et une prête à l’emploi. Dans la partie médiane du site, se trouvent les ruines d’une cabane en pierre sèche qui pourrait avoir un lien avec l’exploitation.
La meule quasiment terminée mais abandonnée sur place à la suite d’une déviation de ligne de rupture permet d’apprécier la qualité du travail de ce qui pourrait correspondre à un produit fini. D’un diamètre de 1,58m pour une épaisseur de 0,48m , elle présente en son centre un œillard carré de 19cm de côté. L’importante épaisseur des blocs, la forme de l’œillard ainsi que la très faible capacité abrasive du calcaire utilisé plaident en faveur d’une production de meules conçues pour le broyage des olives.
Il s’agit d’une carrière de meules vraisemblablement destinées à des moulins à huile. De vocation locale voire peut-être régionale cette meulière semble avoir fonctionné aux XVIIIe et XIXe s. On retrouve le toponyme « Les Molles » sur le cadastre napoléonien,.
L’intérêt patrimonial du site du « Puech des Moles » est incontestable. C’est la seule meulière connue sur l’ensemble de la Vaunage qui comptait aux 17ème et 18ème siècles. une quarantaine de Moulins. Si de rares meulières d’époque moderne sont inventoriées dans le Gard (Anduze, Rochegude, Le Vigan, Saint-Quentin-laPoterie), leur production concerne principalement voire exclusivement des meules à blé et, contrairement au site de Caveirac, peu d’entre elles présentent un potentiel pédagogique permettant de retracer en un même lieu toutes les étapes du procédé productif.
Le site est pourtant menacé de destruction par deux projets d’envergure :
– La première menace, à court terme, est liée à l’extension vers l’Est de la carrière moderne de granulats (carrière GSM). En effet, cet agrandissement, tel qu’il est envisagé au niveau cadastral, impacte la meulière au nord sur près des deux tiers de sa superficie.
– La seconde menace, à plus long terme, réside dans la construction du contournement ouest de la ville de Nîmes. En effet, même si ce second projet n’a pas d’impact direct sur l’emprise du site, sa zone d’étude, limitée vers l’ouest par le « Chemin des Molles », vient au contact direct de la meulière.