11 septembre 2020: une Capitelle en garrigue, histoire et archéologie

Un auditoire attentif était venu pour entendre l’état d’avancement des découvertes sur une capitelle inscrite dans le nouveau périmètre de la carrière GSM de Caveirac et donc vouée à la destruction.

Pendant près de 2 heures, sans temps mort ni longueur, archéologues de l’INRAP et historiens de l’Université de Nîmes se sont relayés pour nous décrire leurs méthodes d’investigations, sur le terrain et dans les archives, qui apportent un éclairage un peu plus précis sur la capitelle et la parcelle qui la contient, et de façon plus générale sur l’occupation de la garrigue de la Vaunage au fil des siècles.

Nous avons ainsi appris que la parcelle a fait l’objet de nombreux aménagements en pierre sèche. Murs périmétriques, cordon de pierre « anti-crue », capitelle, mur de soutènement de terrasse, murs plus récents mais moins aboutis, mazets,   décrivent une occupation depuis le début du 18ème siècle jusqu’au milieu du 20ème siècle. Des souches d’oliviers, sans doute détruits lors du gel de 1956, vienne corroborer les actes notariés attestant de la culture de la vigne et des oliviers.

La capitelle elle-même a connu plusieurs étapes  : noyau intérieur, mur de renfort, rampe de faible hauteur. Sa surface intérieure est de 9 m2 pour une emprise au sol de 63 m2. Des graffitis, en particulier des noms, sur les pierres et sur des blocs mobiles ont été rapprochés de listes de recensement du début du 20ème siècle permettant d’indiquer que la capitelle avait hébergé des ouvriers espagnols, « casseurs de pierre » pour la plupart.

Le travail d’analyse est toujours en cours. Bien que complètement détruite aujourd’hui, les données collectées en photogrammétrie conservent virtuellement la moindre pierre. Une deuxième conférence est d’ores et déjà fixée avec la Société d’Histoire Moderne et Contemporaine de Nîmes et du Gard, le 6 mars 2021 aux Archives Départementales du Gard.

Cette étude, sous forme de regards croisés entre l’histoire et l’archéologie, est une première pour la collaboration entre l’INRAP et l’Université de Nîmes. Les intervenants souhaitent pouvoir poursuivre ces travaux en commun.

Ils nous ont rappelé la richesse du territoire de Caveirac en capitelles, plus de 250 à ce jour, offrant de grandes perspectives d’études. Ils ont également annoncer pour 2021 le projet de fouilles de la carrière de meules ( elle aussi  désormais dans l’emprise de la carrière GSM) dont la maîtrise d’œuvre reste à désigner.

A bientôt, donc, pour de nouvelles précisions…

Et sans plus attendre, RDV le 19 septembre à 16h30, lors des journées du Patrimoine, pour une visite du site de la colline Saint-Roch et de ses 6 capitelles

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